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Les pensées coquines d'Erik
3 juin 2013

Retrouvailles

 

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Dans le cadre de la série "Osez 20 histoires de...", les éditions de la Musardine avait lancé un appel à textes sur le thème "Entre filles".

Ma nouvelle n'ayant pas été retenue pour le recueil, je la livre à mes lectrices et lecteurs sur ce blog.
Bonne lecture !

 (Pour ceux et celles qui souhaitent être automatiquement informés par mail des nouvelles publications, il est toujours possible de laisser votre adresse électronique dans la rubrique "Newsletter" ci-contre).

Tableau et photo d'Hector Toro

 

 

« Terminale S au Lycée Champollion en 2005. Patricia, tu te rappelles ? »

Ce message sibyllin laissé sur la messagerie de son réseau social préféré transporte Virginie dans le temps. À cette époque-là, elle était une jeune fille très timide,  complexée par son apparence qu’elle jugeait ingrate. Elle ne se mêlait guère aux élèves de sa classe qu’elle trouvait trop extravertis. Elle s’était alors rapprochée de Patricia, une nouvelle dans le lycée qui avait du mal à s’intégrer. Le temps d’une année, elles avaient formé un binôme inséparable, tellement discret que personne ne semblait s’apercevoir de leur présence. Ce qui leur allait parfaitement. Patricia avait poursuivi ses études aux Etats-Unis où son père travaillait pour une multinationale et elles s’étaient perdues de vue. 

Un grand sourire aux lèvres, elle s’empresse de formuler une réponse :

«  - Et comment ;) Je suis tellement heureuse de te lire !

Quand tu repasseras à Paris, il faut qu’on déjeune ensemble ! C’est obligé » 

A peine quinze seconde s’écoulent avant qu’un nouveau message s’affiche à l’écran :

« - Mais je suis de nouveau parisienne, et j’ai plein de temps libre…

Disons… aujourd’hui, 12h30 au métro Pasteur sur notre banc favori ?

- Génial ! Je me libère et j’arrive !!!!!! »

 

Elles ont tant à se dire que les pizzas refroidissent dans leur assiette. Elles sont heureuses de se retrouver comme si elles s’étaient quittées hier. Elles ont gardé les mêmes goûts. Elles font mille projets : arpenter les expositions, fréquenter assidûment les salles obscures, flâner dans Paris un appareil photo à la main pour ne pas rater l’occasion de prendre le cliché qui restera dans les annales. Elles rient. 

Au dessert, elles perdent leur air insouciant au moment d’aborder leurs affaires de cœur :

-         Dis-moi Patricia, quand je vois la taille du diamant que tu portes à côté de ton alliance finement ciselée, je me dis que tu as épousé un beau parti !

-         Pas mal, oui ! Un charmant garçon adorable, prévenant, tout ce dont je rêvais.

-         Je sens comme une retenue dans le ton de ta voix. Il y aurait-il un « mais » ?

-         À toi, je peux le dire, mais c’est un secret entre nous, promis !

-         Promis, je serai une tombe, juste toi et moi, comme au lycée !

-         J’aime l’homme, mais je n’ai pas compris tout de suite qu’il avait une maîtresse : son métier. Il est médecin urgentiste, il n’a jamais d’heure et repart à la moindre alerte à l’hôpital, y compris quand il n’est pas officiellement de garde.

-         Jusque là, je peux facilement te comprendre, le mien est ingénieur dans un grand groupe automobile. Il passe plus de temps au Moyen-Orient et en Asie qu’à Paris. J’ai l’impression d’être la cinquième roue du carrosse à attendre qu’il daigne rentrer à la maison.  En plus, comme il ne veut pas que je travaille, je m’ennuie à longueur de journée. 

Patricia pose sa main sur celle de Virginie. Elle se force à sourire.

-         Je vois que nous sommes dans la même galère, toi et moi ! Au moins, si nous sommes deux à ramer ensemble, nous souffrirons moins de la solitude !

-         Puisqu’on en est aux confidences, j’ai un autre sujet difficile avec mon mari, enchaîne Virginie. Tu sais comme j’aime les tenues confortables et pratiques pour profiter de la vie, jeans, baskets, T-shirt. Au début, il ne disait rien. Mais maintenant les remarques désagréables fusent, du style  « Tu pourrais faire un effort tout de même. Tu es l’épouse du directeur technique à l’export. Pas celle du concierge ».

-         Ils doivent être frères jumeaux alors, ajoute Patricia. Le mien voudrait toujours que je sorte avec lui en tenue hyper sexy perchée sur des talons aiguilles. La dernière fois, quand je lui ai répondu qu’il n’était pas Pierce Brosnan et que je n’étais pas une James Bond’s girl, il est parti en claquant la porte.

-         Au point où on en est, je peux tout déballer ! Ça fait tant de bien de pouvoir en parler à quelqu’un ! T’achète-t-il des dessous extravagants et des sex-toys ?

 

Cette fois-ci, Patricia part dans un fou-rire, bientôt rejointe par Virginie.

-         Oh que oui ! Il fallait vraiment qu’on se retrouve. Tu te rappelles notre devise en Terminale « Seules contre tous ». Il me parait grand temps que nous renfilions nos uniformes de mousquetaires au féminin si nous voulons sauver nos couples ! 

Bientôt, les amies affinent leur plan de bataille. Elles se retrouveront tous les mardis pour prendre le café chez l’une et tous les jeudis chez l’autre avant de partir en expédition dans Paris. Comme l’objectif est de s’habituer à l’apparence souhaitée par leurs maris, le code vestimentaire est imposé : celle qui aura l’apparence la plus sexy marquera un point, celle qui se montrera la plus coquine un autre point. On fait le décompte à chaque fin de mois. Celle qui perd invite l’autre dans un salon de thé de la rue de Rivoli. 

 

Le mardi suivant, quand Virginie ouvre la porte, elle découvre une toute autre Patricia. C’est une magnifique jeune femme vêtue d’un tailleur, coiffée et maquillée avec soin, perchée sur des talons aiguilles qu’elle fait entrer. Quand elle s’avance, elle s’aperçoit que la jupe est largement fendue sur le côté, laissant apparaître sa cuisse de manière très fugitive. Virginie a beau avoir choisi une minirobe rouge, assortie à ses escarpins, dégageant bien ses épaules, s’arrêtant à mi-cuisse et découvrant largement ses collants quand elle s’assoit, elle est loin d’avoir la classe de son amie à qui elle décerne le premier point sans aucune hésitation.

-         Tu crois qu’on va vraiment aller au musée d’Orsay dans ces tenues ?

-         Bien sûr ! Il faut qu’on s’y habitue pour paraître naturelles en les portant. 

Tandis qu’elles savourent leur expresso, Virginie met « Hôtel California » en musique de fond. Puis elle s’approche et tend la main à Patricia.

-         Tu danses, ma belle ?

-         Mais, tu as mis de l’alcool dans ton café ?

-         Tu ne crois pas que nos hommes se satisferont que l’on fasse pot de fleurs ! Il faut aussi que nous soyons à l’aise pour danser en talons… 

Patricia se laisse convaincre et accepte de danser un slow avec son amie. Par jeu, puis par provocation, celle-ci la tient de plus en plus serrée contre elle. Doucement elle lui caresse les hanches, flatte ses fesses à travers sa jupe. Un peu tendue au départ, Patricia se laisse progressivement aller au rythme des arpèges de guitare. Elle pose ses mains sur la nuque de Virginie, la regarde d’un œil complice. Elle oublie peu à peu ses talons, ses pas se font de plus en plus naturels. Elle ferme les yeux, s’imaginant aux bras de son époux. 

Virginie se réjouit de l’évolution de la posture de Patricia. Elle n’a pas renoncé à gagner le second point. Sa main glisse sur le côté de la jupe de son amie. Elle se faufile par la fente. Quand elle sent Patricia se raidir, elle lui glisse à l’oreille.

-         Cool, ma belle, ce n’est qu’un jeu ! 

Sa main remonte, retroussant sa jupe peu à peu. Elle sent l’attache d’un porte-jarretelles. Patricia mérite vraiment le point de la tenue la plus sexy. Elle poursuit son exploration, vient caresser ses fesses à travers sa culotte. Elle attend que son amie se décrispe pour aller jusqu’à poser sa paume directement contre une fesse, sans le rempart en tissu.

-         Si tu me dis que c’est désagréable, j’arrête tout de suite !

-         Euh, non, je ne peux pas dire ça, mais…

-         Si tu ne peux pas le dire, tu devras supporter ma main jusqu’à la fin du morceau… Et je gagne le point de la plus coquine, dac…

-         Mmmm

-         J’ai mal entendu…

-         Oui, tu as gagné, coquinette ! 

Comme promis, à la fin du morceau, elles s’écartent sagement, portent les tasses à la cuisine et partent bras dessus bras dessous au musée d’Orsay. Elles trouvent beaucoup de plaisir à flâner parmi les danseuses de Degas. 

 

Pour la rencontre du jeudi chez Patricia, elles ont décidé de corser le jeu. Pour déterminer laquelle est la plus sexy, elles ont décidé qu’elles prendraient le café en dessous. La maîtresse de maison a choisi un ensemble soutien-gorge culotte en dentelle rouge si fine qu’elle en est presque transparente, ornée de fleurs brodées, ainsi que des bas autofixants noirs. 

Virginie, bien décidée à ne pas laisser le point sexy lui échapper une deuxième fois, porte une guêpière, rouge elle aussi, lacée dans le dos, laissant ses mamelons apparents, à laquelle ses bas écarlates sont retenus par des attaches. Le string assorti est si minimaliste qu’elle a du se raser entièrement le pubis le matin même. 

Lors du désormais rituel slow, Patricia s’enhardit et profite que les tétons soient accessibles et mis en valeur, pour les prendre en bouche, les sucer, les téter, les mordiller jusqu’à ce que son amie gémisse de plaisir. Une nouvelle fois, le score reste identique : un nouveau point pour chacune. 

Après avoir renfilé leurs robes, elles choisissent une excursion plus coquine et se rendent au musée de l’érotisme, au pied de Montmartre. Elles y passent deux heures exquises, découvrant à quel point l’art érotique est inscrit dans les gènes de l’humanité, dès l’antiquité, sur tous les continents et jusqu’à nos jours. Se tenant par la taille, elles ricanent comme des adolescentes espiègles, commentant les multiples phallus, les scènes très explicites. Les jeux de l’amour paraissent si naturels ainsi mis en valeur. Elles se font des confidences sur ce qu’elles aiment et leurs tabous. Elles décrivent les sex-toys que leurs époux leur ont offerts. En fin de visite, elles s’avouent même être dans un état d’excitation exquis et que si elles avaient leurs hommes à portée de main, elles les violeraient sur le champ ! 

Elles s’arrêtent devant les vitrines de la boutique du musée. L’une reste en admiration devant des bijoux adaptés aux seins, s’accrochant aux tétons par une cordelette qui se resserre, comme des accroches-lunettes, l’autre devant une exposition de bijoux anaux. Il y en a de toutes les tailles ! Patricia lance un nouveau défi :

-         Si j’achète deux bijoux anaux, tu fais de même avec deux paires de bijoux de seins. Et mardi prochain, on se retrouve avec… Dac ? 

Virginie en a les joues qui rosissent, mais ne veut pas se montrer moins coquine que son amie. Elle prend donc un ton le plus assuré possible et se tourne vers la vendeuse, encore plus provocante :

-         Je vais prendre ces bijoux de seins en forme de papillons pour mon amie très chère et ceux en forme d’anges pour moi, madame.

-         Quant à moi, je vais prendre ce bijou anal en forme de rubis pour mon amie et celui en forme de queue de cheval pour moi ! 

Une fois leurs emplettes mises dans leurs sacs, elles éclatent de rire en reprenant le métro.

-         Tu penses que nos maris seraient fiers de nous s’ils savaient ?

-         Ça, on le verra quand on leur fera la surprise, le jour où ils l’auront mérité, bien sûr !

 

Elles n’ont pas osé se le dire, mais elles étaient toutes deux impatientes et excitées à l’idée de ce qui pourrait se passer à leur prochaine rencontre. À 13 heures, Virginie reçoit un texto de Patricia : « Je suis en route pour chez toi, équipée comme prévu, mais comme mon vagin était jaloux, j’ai pris l’initiative de porter mes boules de Geisha. Tu me suis ? ». 

Ainsi Patricia est d’humeur joueuse, mais Virginie ne veut pas être en reste et répond : « Bien sûr, qu’est-ce que tu crois ! Mais comme je n’ai plus de café, on inverse le programme : on se retrouve d’abord au bistro en bas de ma rue, et ensuite on vient chez moi ». Elles se retrouvent sur le trottoir et s’embrassent avec plus d’empressement que de simples amies, leurs lèvres se cherchent, mais c’est trop risqué, elles peuvent croiser des personnes connues. Elles se prennent par la main et entrent dans le café, choisissant une table ronde un peu à l’écart.

-         Oh là là, s’asseoir avec ces trucs, c’est quand même pas hyper confortable dit Virginie ! On manque d’habitude, enchaîne-t-elle d’un petit rire joyeux.

-         Tu m’imagines dans le métro ? J’ai préféré rester debout ! Mais regarde ! 

Elle écarte le pan de sa veste, à travers son top moulant, les ailes du papillon sont tout à fait reconnaissables, à un emplacement tout à fait incongru pour les non-initiés. Virginie montre à son tour la silhouette d’un ange et ajoute :

-         Ce n’est pas croyable, avec le poids des anges qui bougent quand je marche, j’ai l’impression d’avoir les tétons durs et tendus, comme si on s’occupait d’eux en permanence.

-         Et pour les autres bijoux, j’ai bien fait de prendre les plus fins. Avec leur forme bien étudiée, c’est bien moins inconfortable que je le craignais, sauf quand on s’assoit, bien sûr.

-         En tous cas, sollicitée de partout, j’ai l’impression de ne plus penser qu’au sexe, de n’écouter que mon désir, de n’attendre que mon plaisir !

-         Bon, alors, on se le boit ce café ? On sera mieux chez toi, non ? 

À peine la porte du palier refermée, elles s’empressent de se défaire de leurs vêtements, ne gardant que leurs jouets et bijoux. Virginie met de la musique. Elles se rapprochent l’une contre l’autre pour une danse lascive. Cette fois-ci, plus de pudeur entre elles, leurs mains se caressent, leurs bouches se joignent, leurs langues se découvrent. Elles sont bien ensemble, découvrant des plaisirs interdits qu’elles n’imaginaient même pas ! Passant devant le grand miroir qui couvre toute une porte coulissante du placard, elles peuvent voir tour à tour leur compagne de dos.

-         Ce rubis est parfaitement assorti à ton magnifique cul, ma chère.

-         Et toi, cette queue de cheval te donne un air fripon qui te va très bien. 

Leurs mains se font plus joueuses, elles font sortir et entrer avec douceur les bijoux anaux… Elles tirent sur les cordelettes des boules de Geisha qu’elles s’amusent à intervertir, mélangeant ainsi leurs liqueurs intimes. À tour de rôle, leurs langues viennent titiller leurs tétons durs et tendus, dépassant des bijoux comme les diablotins de leur boîte à malices. 

Elles ne parlent plus, prises entièrement par le jeu. Un jeu qui n’en est plus vraiment un. Il a glissé inexorablement vers une attirance mutuelle bien plus profonde. Oui, elles ont envie l’une de l’autre. 

Sans un mot, main dans la main, elles rejoignent la chambre et se lovent dans le grand lit. Elles se caressent, s’embrassent, s’enivrent du corps de l’autre, de leurs parfums, de cette intimité inespérée. Elles prennent leur temps. Elles se retrouvent têtes bêches, cuisses bien écartées. Elles avalent la cyprine qui s’échappe de leur grotte trempée, elles taquinent leur clitoris du bout de la langue. Elles retirent définitivement les boules pour les remplacer pas leurs doigts, puis leur langue. Elles se laissent enivrer. Elles se lèchent l’une l’autre, attentives au plaisir qu’elles se donnent et reçoivent. Une osmose toute en douceur et en finesse. Deux femmes qui se mettent à l’écoute du corps de l’autre. Elles montent peu à peu les marches du plaisir, lentement, sûrement, jusqu’à ce que leurs corps n’en puissent plus et réclament un orgasme libérateur qui les unit l’une à l’autre… 

Après avoir longuement goûté en silence l’instant présent, Virginie reprend la parole :

-         Je crois que nous avons rempli notre mission, ma chère mousquetaire adorée !

-         Tu as raison mon amour. Nos maris vont enfin avoir les épouses sexy et coquines qu’ils souhaitent… A condition que nous poursuivions nos entraînements deux fois par semaine. 

 

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Commentaires
P
Ëntre femmes et rêver... avant de passer à l'action.<br /> <br /> La partie la plus érotique... rêver à, bien sûr !
Répondre
L
Avec plaisir et impatience ;)
Répondre
L
C'est toujours un ravissement de te lire cher confrère ;) Un voyage qu'on est prêt à recommencer car il change de paysage à chaque fois...Et combien j'aime les voyages.
Répondre
C
De tendres retrouvailles, qui évoluent au fil des jeux et des défis que se lancent ses deux jeunes femmes.. un bel apprentissage de la sensualité.. c'est une bonne idée de s'exercer entre amies avant d'expérimenter sur son homme !
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Les pensées coquines d'Erik
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