L'auteur érotique est-il schizophrène ?
A la demande d'une amie qui se reconnaîtra, voici un billet pas tout à fait comme les autres. Il me permets de retranscrire une anecdote vécue ce matin.
Je compte sur vous pour me dire en commentaire si je dois persévérer ou non dans cette veine ;)
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Ce matin donc, je souhaitais terminer la relecture d'une nouvelle destinée à concourir pour un appel à textes lancé par notre amie Steph Canelle sur le thème très inspirant du triolisme. Mais voilà, les réunions s'enchaînent les unes aux autres ne me laissant que peu de répit et mes soirées et week-end sont aussi très occupés.
Je me résous donc à imprimer mon projet de nouvelle au discret format "livret" (4 pages par feuille A4) et à l'emporter avec moi à une réunion-débat peu passionnante à laquelle je ne pouvais me soustraire. Nous étions une bonne soixantaine d'auditeurs en uniforme (costume-cravate pour les hommes, tailleur-jupe ou tailleur-pantalon pour les femmes) à écouter les intervenants développer des thèmes assez convenus sous la houlette d'un journaliste d'une revue professionnelle.
Jetant de temps en temps un oeil sur la vidéo-projection pour garder une idée du fil du débat, je me plonge donc dans mes corrections qui me font passer dans un univers parallèle où la sensualité et l'érotisme sont rois. Je garde juste ce qu'il faut de lucidité pour éviter que mes voisins ne lisent mon livret en douce. Je suis immergé dans mes réflexions sur la manière de rendre plus crédible une scène des plus osées lorsque mon voisin me donne un léger coup de coude en me glissant l'air de rien.
- Eh, Erik, je crois que c'est à toi que l'on s'adresse.
En effet, un des intervenants avec qui je partage plusieurs gros dossiers professionnels s'adresse à moi. Je me concentre soudain.
- ... et donc, vu les fonctions que vous avez occupé par le passé et que vous occupez aujourd'hui, votre éclairage sur ce sujet devrait être particulièrement pertinent.
Je me concentre soudain, relègue le plus loin possible l'image de Carine, mon héroïne en dessous sexy et en pleine action, pour improviser une intervention savante dans un silence intimidant et en espérant ne pas être hors sujet.
Une fois mon micro éteint, je reçois un SMS d'un bon ami assis à l'autre bout de la salle et qui a bien compris que j'avais été pris au dépourvu :
" Bravo, tu étais en plein dans le sujet. Si je ne te connaissais pas, j'aurais pu croire que tu avais studieusement suivi tout le débat depuis l'ouverture de la séance !".
Le reste de la réunion s'est passée plus calmement. J'ai pu finir ma relecture, seulement interrompu par des messages parfois coquins s'affichant sur mon téléphone. Mais ça, j'ai l'habitude de gérer...
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Et vous, chers amis auteurs et lecteurs, vous est-il arrivé des anecdotes analogues ?