Service Public
Une de mes fidèles lectrices, Flore Richemond, a écrit un joli texte dénommé "Service Public" sur son blog. Elle m'a ensuite contacté pour me proposer d'écrire son pendant d'un point de vue masculin.
Je me suis prêté à cet exercice : voici le résultat.
Si vous n'avez pas encore lu le texte de Flore, je vous invite à le faire grâce au lien ci-dessus avant de découvrir ma prose. Bonne lecture !
J’ai lu un article sur la fameuse CMV, la Crise de Milieu de Vie.
La quarantaine bien tassée, plus proche de la cinquantaine pour être franc, beaucoup pensent que j’ai bien réussi dans ma vie : une belle maison, une belle famille, une belle carrière. Mais moi, je doute. Et si j’avais eu une autre vie ? N’ai-je pas trop étouffé mes désirs profonds ? Ne suis-je pas hypocrite avec moi-même ? Est-il trop tard ? Que peut bien penser de moi les jolies femmes que je croise ? Mes cheveux blancs plus nombreux chaque jour et les rides autour de mes yeux me donnent-t-ils un air de séducteur italien ? Ou ne voient-elles que ma calvitie et ma bedaine ?
Je me rassure avec cette amie virtuelle dont je guette les messages sur mon smartphone à tout moment, même au cours d’une réunion au sommet ou d’un entretien avec un parlementaire.
Mais là, en ce moment, cette femme qui me fait face et me regarde avec un regard profond et un sourire ravageur.... S’intéresse-t-elle à ma personne ? Ou uniquement à ma fonction ?
Je suis peut-être prétentieux, mais je sens qu’elle ne demande que ça ! Peut-être est-elle délaissée ? En tous cas, elle semble sensible à mes charmes. Je me sens si bien lorsque son regard se pose sur moi, sur mon visage, sur le costume cravate qui sied à mes responsabilités. Est-elle en train de jauger ce qui se cache derrière ma tenue ? De se demander s’il doit être doux de lover nos corps l’un contre l’autre ?
Et si je m’arrangeais pour que quelqu’un appelle en urgence cet élu si sollicité ? Je pourrais profiter de cette interruption momentanée de la réunion pour entraîner cette femme dans mon bureau et tirer le verrou derrière nous ? Pressés par le temps, nos lèvres resteraient soudées dans un baiser fougueux tandis que nos mains partiraient en exploration des courbes de l’autre. De peur de perdre de précieuses secondes, nos vêtements s’ouvriraient comme par magie pour laisser le passage libre vers les lieux de nos quêtes. Ses seins durcis et provocants de désir. Ma verge fièrement dressée d’envie. Sa fente entrouverte et humide.
Je passerais mes mains sous ses fesses, je la porterais sur ma table de travail, sans aucun égard pour mes dossiers. Elle passerait ses jambes autour de mes hanches, avalant sans plus de cérémonie mon dard dans son antre pour que je la pilonne sauvagement. Elle mordrait l’intérieur de mes lèvres pour étouffer ses gémissements. Rien n’aurait plus d’importance que la soif de plaisir de nos corps qui se sont enfin trouvés. Nous atteindrions si vite le septième ciel,…
- Monsieur le Directeur, lance le Maire, qu’en pensez-vous ? Quelle orientation devrions-nous prendre ?
- L’essentiel me semble de garantir l’équité entre tous les usagers des services publics…
Mais de quoi parle-t-on déjà ?
- Vous pouvez compter sur votre administration pour se remettre en cause afin d’être toujours plus efficiente…
Bon, maintenant que j’ai utilisé mes deux jokers rhétoriques, il faut que j’atterrisse d’urgence.
- C’est pourquoi, j’adhère pleinement aux préconisations de madame Durant qui bénéficie de toute ma confiance et que je remercie pour la qualité de son travail.
Ouf !